Dirge
ALBUM : "PLANET WAVES" - 1974



Peut-être la chanson la plus triste et la plus désespérée écrite par Dylan (avec malgré tout une fin positive, comme toutes ses chansons), ce n'est pas surprenant qu'il ne l'ait jamais chantée en public. C'est aussi la plus belle de cet album, avec son orchestration dépouillée, Dylan au piano, Robertson à la guitare.
De l'avis de beaucoup (Elvis Costello entre autres) cette seule chanson justifie l'achat de cet album.



Dirge Chant funèbre
I hate myself for lovin' you and the weakness that it showed
You were just a painted face on a trip down Suicide Road.
The stage was set, the lights went out all around the old hotel,
I hate myself for lovin' you and I'm glad the curtain fell.
Je me hais de t'avoir aimé et la faiblesse ainsi dévoilée
Tu n'étais qu'un visage peint sur une route menant au suicide.
La scène était prête, les lumières s'éteignirent tout autour du vieil hôtel,
Je me hais de t'avoir aimé et je suis heureux que le rideau soit tombé.
I hate that foolish game we played and the need that was expressed
And the mercy that you showed to me, who ever would have guessed?
I went out on Lower Broadway and I felt that place within,
That hollow place where martyrs weep and angels play with sin.
Je hais ce jeu idiot auquel nous jouions et le besoin qui s'en exprimait
Et la pitié que tu m'as montrée, qui jamais aurait pu y croire?
J'ai fini au bas de Broadway et j'ai profondément ressenti cet endroit,
Cet endroit vide où les martyrs pleurent et où les anges jouent avec le péché.
Heard your songs of freedom and man forever stripped,
Acting out his folly while his back is being whipped.
Like a slave in orbit, he's beaten 'til he's tame,
All for a moment's glory and it's a dirty, rotten shame.
J'ai entendu tes chansons de liberté et d'homme à jamais dépouillé,
Qui interprète sa folie pendant qu'on lui fouette le dos.
Comme un esclave en orbite, on le bat jusqu'à le mater,
Tout ça pour un instant de gloire, c'est vraiment une infamie.
There are those who worship loneliness, I'm not one of them,
In this age of fiberglass I'm searching for a gem.
The crystal ball up on the wall hasn't shown me nothing yet,
I've paid the price of solitude, but at last I'm out of debt.
Il y en a qui vénèrent la solitude, je n'en fais pas partie,
En cet âge de fibre de verre, je recherche une pierre précieuse.
La boule de cristal sur le mur ne m'a encore rien montré,
J'ai payé le prix de la solitude, mais je suis enfin sans dettes.
Can't recall a useful thing you ever did for me
'Cept pat me on the back one time when I was on my knees.
We stared into each other's eyes 'til one of us would break,
No use to apologize, what diff'rence would it make?
Je ne me souviens d'aucune chose utile que tu aies jamais faite pour moi
Sauf une tape dans le dos lorsque j'étais à genoux.
Nous nous affrontions du regard jusqu'à ce que l'un de nous deux craque,
A quoi sert de s'excuser, quelle différence cela ferait-il?
So sing your praise of progress and of the Doom Machine,
The naked truth is still taboo whenever it can be seen.
Lady Luck, who shines on me, will tell you where I'm at,
I hate myself for lovin' you, but I should get over that.
Alors chante ta louange du progrès et de la Machine Fatale,
La vérité nue est encore tabou où qu'on puisse la voir.
Madame la Chance, qui brille sur moi, te dira où j'en suis,
Je me hais de t'avoir aimé, mais je devrais surmonter ça.
Traduction de Christophe Veyrat, notes de François Guillez


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